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Photo du rédacteurPhounkeo HappyCultrice

Sacrée Toux ! 



J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de gens qui toussent en ce moment, c’est vraiment très encombrant, pesant voire oppressant car ça perdure sur plusieurs semaines. Alors je me suis dit que j’avais envie de partager mon expérience, avec mon regard sur cette toux, que j’ai moi-même expérimentée, qui ne fut pas des plus agréables mais profondément apprenante. J’ai réussi à me guérir plus rapidement mais ce fut un vrai défi !


Je sais exactement quand ça a commencé ! 

Nous étions en train de dîner avec des amis irlandais et mes parents. Je traduisais du français à l’anglais, de l’anglais au français, je suis généralement assez agile car cette gymnastique de passer d’une langue à une autre m’est assez familière. 

Ce qui fut intéressant, c’est qu’à un moment, je me suis sentie submergée… la conversation s'accélérait et je n’avais pas encore fini de traduire que l’autre personne avait déjà commencé sa phrase. Je sentais que je commençais à bouillonner de l’intérieur car j’avais vraiment besoin de reprendre mon souffle, d’espace et de ralentir entre chaque traduction, et je crois que personne ne s’en apercevait, étant eux-mêmes dans un flot de paroles intarissable. 


A ce moment-là, j’aurais dû dire stop, je n’ai pas osé… probablement car je pensais que ça ruinerait l’ambiance, et j’avais envie d’être dans le flow. 

Et le premier toussotement est arrivé ! Je ne pensais pas que cela allait s’amplifier, durer sur plusieurs semaines (comme il y a 2 ans), et que j’allais passer par différentes phases de prise de conscience très inconfortables. 

J’ai la conviction que cela a été le facteur déclenchant car il y avait déjà une fragilité avec tout ce que j’ai vécu ces derniers mois. Et c’est dû à la non-expression de ce qui se vivait en moi à ce moment-là, quelque chose qui avait envie de sortir, que j’ai retenu, et il s’est exprimé d’une autre manière, qui m’a coûté plus cher.  

Et pourtant, après coup, je me suis dit que ça aurait été tellement bénéfique, que tout le monde prenne une grande respiration, et que la conversation reparte sur quelque chose de plus lent et de plus qualitatif. 


Le lendemain, je sens que la toux s’amplifie, et j’essaie de ménager un peu mon alimentation. Ce n’est pas simple car je suis en Irlande, et gourmande comme je suis, j’ai envie d’essayer les plats, desserts et petits gâteaux du pays. 

Je sais d’expérience que tout ce qui est trop salé ou sucré amplifie ma toux. 


Une semaine plus tard, de retour en France, je tousse terriblement. J’ai des quintes de toux qui ne s’arrêtent pas, et je n’en peux plus. Cela crée de la pression dans mon corps, dans ma tête, et j’ai l’impression qu’à chaque toux, cela crée une déflagration au niveau de mon crâne, c’est terriblement inconfortable et fatiguant.

Au niveau de ma poitrine, je sens que tout est serré, et lorsque j’essaie de respirer avec plus d’ampleur pour créer de l’espace, je tousse encore plus car le souffle qui s’expanse vient chatouiller ma gorge. 

J’ai des pics de quintes vers 19h et 21h, et le matin en me réveillant. Durant la nuit, de manière surprenante, je ne tousse pas du toux. 


Et là, je me dis que je dois absolument faire quelque chose pour que ça s’arrête, je n’ai pas envie de rester avec cette toux, et j’avais aussi la crainte qu’en continuant de tousser ainsi, cela puisse causer des dommages collatéraux à d’autres endroits de mon corps, notamment au niveau du crâne, de la poitrine et du dos. 



J’avais l’intuition que ces remèdes marcheraient pour moi, et ça m’a bel et bien guéri. Non, je ne suis pas allée voir le docteur car avant d’aller remettre ma vie dans les mains d’une autre personne, je préfère déjà voir, si je peux faire quelque chose moi-même.

Je me sens vraiment reconnaissante de toutes ces années de pratique de conscience, où il m’est possible de trouver des ressources en écoutant mon corps et mon souffle avec finesse et douceur, en allant me documenter, et d’expérimenter dans le concret. Je suis mon propre cobaye, et je ne me sens plus démunie, je peux tester différentes cures, voir ce qui me semble juste, et réadapter au jour le jour. 


Mon petit frère m’a dit que j’avais sûrement la coqueluche, et d’autres personnes me disaient que c’était peut-être une variante du covid. J’aurais vraiment eu envie d’aller me faire tester mais je n’étais plus dans la phase d’incubation.


Quoi qu’il en soit, voici comment je me suis soignée : 

  • la tisane de thym, je ne savais pas au départ mais d’intuition, je me suis dirigée vers cette plante, et j’ai pu avoir confirmation que c’est une plante antitussive très efficace. Cela marche de manière instantanée pour moi, j’en bois et j’avais des intervalles plus long entre chaque quinte de toux, et ce fut des sas de repos et de calme pour moi. On peut y ajouter du citron et du miel.

  • j’ai parlé moins ou plus du tout. Je n’avais plus envie de parler car cela me faisait tousser. Et je me suis rendue compte que cela m’avait fait énormément de bien. Comme si j’avais envie de ça, et qu’il aura fallu cette toux pour que ça se produise. J’ai adoré moins parler, être beaucoup plus dans l'observation, et en même temps, j’ai pu voir à quel point j’ai souvent envie d’interagir avec les gens. 

  • si je devais parler, je chuchotais. Et le gens s’adaptaient aussi, j’ai trouvé cela très reposant (et amusant) que les gens dussent baisser d’un ton pour me parler. Ils le faisaient par mimétisme, et je vois bien à quel point nous pouvons être empathiques (dans ce cas là, pour la plupart des gens, cela s’est fait naturellement, je ne sais même pas s’ils s’en sont rendus compte). 

  • je ne mangeais plus le soir à partir de 17h car je me disais que ça reposait mon organisme, qui durant la nuit, pouvait aller au front pour combattre cette toux, sans avoir à s’occuper d’autre chose, comme la digestion. Je me sentais plus légère aussi. Et sincèrement, j’avais un peu perdu l’appétit car ce n’est pas agréable de manger et de tousser aussi fortement en même temps. 

  • tous les matins et tous les soirs, je me frictionais sur le thorax de l’huile essentielle d’épinette noir ou de cyprès toujours vert (2-3 gouttes) mélangé à de l’huile végétale d’abricot.   

  • des décoctions de gingembre pour booster mon système immunitaire.

  • j’ai amené des respirations type pranayama, qui me permettaient de respirer amplement à la fin de chaque cycle sans que ça ne me chatouille la gorge. 

  • je ne mangeais plus rien de sucré (fini les pâtisseries et les gâteaux…), ni trop de plats salés, ni frits. Que de la vapeur, de la soupe ou des légumes légèrement sautés. Même les fruits me faisaient tousser alors je les mangeais toujours dans un liquide chaud. Soit dans du porridge, soit juste dans de l’eau chaude, et ça marche très bien pour moi. 

  • je méditais pour accueillir ce que je vivais et accepter aussi de ne pas savoir jusque quand cette toux allait rester. Une acceptation qui m'apaisait aussi bien physiquement avec moins de toux dans ces moments de pratique, qu’émotionnellement où je pouvais prendre du recul.  

  • et bien sûr, le plus de repos possible (coucher tôt, lever tard), je ne suis pas du tout habituée à me lever tard mais ça m’a mis dans le mood de ‘l’écoute douce et de prendre soin de mon corps’ quand c’est nécessaire. 


Ce qui n’a pas été évident, c’est l’aspect social, où parfois j’allais même le soir au restaurant ou chez des amis (j’avais déjà des rendez-vous prévus) mais je ne mangeais pas. J’avais toujours mon thermos de tisane avec moi (et je l’ai toujours d’ailleurs). Ce n’était pas difficile pour moi de ne pas manger car je savais ce qui était juste pour moi mais ce sont plus les réactions des autres qui pouvaient avoir des commentaires sur mon attitude.


Je crois que le moment le plus éprouvant, ça a été lorsque j’ai pris le train de nuit, en wagon couchette, et que pendant 30 min, j'essayais de me contenir en amenant des respirations rapides puis amples pour calmer ma toux. Nous étions cinq dans le wagon couchette et lorsque je sais que je peux déranger alors que les gens essaient de se reposer, c’est vraiment terrible pour moi. Heureusement, j’ai dû m’endormir en 30 min, mais ça m’a paru une éternité. 



En 10 jours, ma toux s’est largement apaisée, elle n’était plus aussi encombrante, et une semaine après je n’avais plus rien. Elle aura duré 4 semaines depuis ce premier toussotement, jusqu'à sa disparition. J’ai toutefois l’impression d’être beaucoup plus sensible, et que mon corps n’accepte pas trop de déviance donc un peu mais pas trop de sucré, ni salé, ni friture. 


Je trouve que ces traversées de maladie sont des opportunités. Elles me permettent de comprendre comment je fonctionne, d’affiner cette relation à mon corps et mon esprit, mais aussi d’avoir plus d’ouverture et de compassion envers les autres. Une “simple” toux peut vraiment changer l’humeur d’une personne. Lorsqu’une partie du corps est atteinte, cela crée des dérèglements, il y a adaptation, donc un besoin de recentrage, et d’utiliser son énergie au bon endroit. 


J’en ressors avec tellement de gratitude : mon corps fonctionne bien, j’ai retrouvé toutes mes capacités, mon énergie est pleinement revenue ! 


De manière naturelle, je reviens vers plus de simplicité dans ma vie, une envie de revenir à l’essentiel où je vois que je me satisfais de ce que la vie m’offre, et en même temps, je mets en place les actions adéquates de ce que j’ai envie de vivre, de ce qui me fait vibrer, danser et chanter ! 


Et tout ça part d’une toux, quelle aventure ! 


Crédit photos Pixabay : Boris Rager, Mohamed Hassan, Stephan Fuchs, Philm1310


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